Avec Nouadhibou, Kiffa, chef-lieu de la willaya de l’Assaba, est la ville la plus peuplée de Mauritanie après la capitale. Son essor a bénéficié de la sédentarisation de nombreux nomades et de la poussée vers le sud de la population lors des sécheresses qu’a subi le pays. Avec Guérou, Kiffa fut au centre d’un grand projet de plantation de palmiers qui déborda par la suite sur Kankossa et qui commence à produire maintenant des dattes à destination des régions de savane.
La N2. Il y a bien longtemps que la N2, indiquée sur les anciennes cartes de Mauritanie, n’est plus entretenue. Il s’agit d’une piste construite au temps de la colonisation avec de nombreux ponts pour franchir les oueds. En période d’orages, ces ponts voient s’accumuler des débris de toutes sortes, troncs d’arbres compris, contre leurs jambages; d’accumulations en accumulations, jamais dégagées, le passage de l’eau parmi le lit normal de l’oued et le pont qui l’enjambe devient impossible. Soit le pont voit ses fondations minées, soit le cours de l’oued se détourne provoquant l’inutilisation du pont. Il faut alors franchir ces petits oueds aux berges parfois abruptes. Souvent ces franchissements quittent le tracé original de la piste qui parfois a été construite sur un remblai, pour y revenir quelques centaines de mètres ou kilomètres plus loin. Parfois une nouvelle piste avec ses ravines circule en parallèle de l’ancienne aux ponts inutilisables. En résumé, aujourd’hui il est fort désagréable de circuler sur la RN2 mauritanienne.
Recommandé à Kiffa : Auberge Maison de l'hôte.
Située sur la route de l'aéroport, au niveau du poste de police et non loin de la zone pour faire les courses. Places pour le bivouac 4x4 ou camping-car. Chambre climatisée, douche privée. Possibilité de restauration sur place. Les ambassades descendent généralement à cette auberge.
Endroit calme, vue sur l'oued et la palmeraie de Kiffa.
A éviter : Auberge-camping Le Phare du Désert, 7 km avant Kiffa en arrivant de Nouakchott.
Kiffa centre. Prendre direction de l’aéroport.
La passe de Soufa. Il y a en fait deux passes de Soufa, la première, une quinzaine de kilomètres après El Moudéré, franchit par une piste une petite colline découvrant la vue sur la plaine. Puis la piste redescend un peu en serpentant entre de gros blocs de rochers, parmi les arbres on rencontre les premiers baobabs. Elle rejoint ensuite la partie dure de la passe avec de belles marches et des cailloux sur lesquels il faut passer.
Depuis plusieurs années une route est en construction. Le remblai est pratiquement terminé et une société française termine l’installation des ponts sur les oueds, une partie du goudronnage avait commencé en novembre 2009.
Kaédi. Le nom de Kaédi, déjà mentionné sur les cartes du XVIIIe siècle, aurait pour origine le nom d’un notable venu s’installer sur la rive droite du fleuve : Kaye Haiade qui, par contraction, devint Kaédi. Une version plus probable du nom proviendrait de l’arbre kahi, qui désigne encore une communauté du quartier de Toulde, le plus vieux quartier de la ville. Situé à 305 km de Kiffa, Kaédi est le grand point de rencontre des populations de toutes ethnies de la région. Existant donc bien avant la colonisation, la situation de Kaédi au confluent du Gorgol et du fleuve Sénégal en a fait un grand marché où les éleveurs nomades rencontrent toujours les agriculteurs. Il ne reste pratiquement rien de la ville ancienne qui fut bombardée en 1864 par une colonne française commandée par le capitaine Jaure-Guiberry. Le traité qui en suivit stipula alors des rapports de bon voisinage entre les deux rives. En 1890, l’assassinat de Cheikh Mamadou, allié de la France, amena la création d’un poste militaire pour mieux contrôler la vallée du fleuve considérée comme l’un des axes naturels de pénétration vers le centre de l’Afrique noire. L’expédition du colonel Dodds pacifia ensuite le pays qui fut placé sous protectorat français. A l’époque, le régime du fleuve étant plus régulier, il permettait aux bateaux de 500 tonneaux de remonter jusqu’à Kayes à la saison des hautes eaux.